par Guidu Antonietti di Cinarca

Né à Bologne dont il disait : « je suis né dans une ville remplie de mille portiques … » mais frioulan par sa mère Pier Paolo Pasolini fut très attaché à Casarsa sa patrie maternelle qui contenait tout son imaginaire affectif. C’est dans le cimetière de cette ville qu’il y est enterré.

Gino Valle célèbre Architecte designer , pour Olivetti notamment, frioulan aussi, a projeté pour l’écrivain cinéaste disparu dans des conditions tragiques sur la plage d’Ostie en 1975 une sépulture simplissime. Deux simples bandes de Carrare blanc séparées d’un jeté de gravier rose sous l’ombrage d’un laurier. Il y est simplement gravé : « Pier Paolo Pasolini (1922-1975) » C’est un monument minimaliste quasi-abstrait à peine posé en terre. Un discret geste de sérénité. Sérénité que Pasolini ne connu jamais de son vivant.

En feuilletant les écrits tourmentés de l’auteur Italien nous y avons rencontré un presque-architecte d’intérieure qui y décrit sa maison idéale qu’il imagine à Rome vers la fin des années cinquante dans le quartier du Gianicolo près du Trastevere. Il y évoque aussi ses goûts picturaux.

Pour les lecteurs de aROOTS, nous avons tenté de les restituer.


… Ma maison je la rêve, sur le Gianicolo, vers les jardins de la villa Pamphili, verdoyants jusqu’à l’infini de la mer : un attique débordant de ce soleil antique sans cesse renouvelé des cruautés romaines. Je construirais, sur la terrasse, une véranda obscurcie d’un vélum impalpable ; J’y mettrais dans un angle une table légère que j’aurais fait fabriquer avec mille tiroirs, un pour chaque manuscrit pour ne pas me soustraire aux faméliques hiérarchies de l’inspiration… Ah un peu d’ordre , un peu de douceur dans mon travail , dans ma vie… Autour j’y disposerais des chaises et des fauteuils , un guéridon vieillot , et quelques vieux tableaux maniéristes aux cadres dorés en opposition aux abstractions soulignées des vitrages … Dans la chambre ( un lit simple recouvert d’un jeté tissé par des femmes sardes ou calabraises ) J’accrocherais la collection de tableaux que j’aime toujours : à coté de mon Zigaina, je voudrais un beau Morandi, un Mafai des années quarante, un De Pisis, un petit Rosai, un grand Guttuso…

Piero Paolo PASOLINI

Extraits de « Il mio desiderio di ricchezza » in : La Ricchezza (1955-59) / Pier Paolo Pasolini.Traduction adaptation en français de G.AdC 


ZIGAINA
MORANDI
MAFAI
DE PISIS
ROSAI
GUTTUSO

Portrait de Pasolini, photographie de DINO PEDRIALI

LA TOMBE DE PASOLINI
au cimetière de Casarsa dessinée par Gino Valle

Merci à Francesca Acerboni de archinfo.it


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