« Il faudra probablement passer un certain seuil de catastrophe pour que la société se croie réellement menacée… La périphérie, même théorisée par certains, ne se définit que par la discontinuité, la fragmentation, donc l’exclusion dans un non lieu. Des êtres humains y vivent et ce sont les plus fragiles. »
« … L’Art Urbain est un savoir et une pratique relativement anciens, distincts de l’urbanisme et de l’Architecture, qui permettent de donner une forme à la ville et plus particulièrement aux espaces publics. C’est l’art de dessiner un espace ouvert comme on projette un ensemble d’Architecture… l’Art Urbain permet d’inverser les priorités et de faire en sorte que la forme de l’espace public induise un certain nombre de règlements et de règles architecturales applicables aux édifices qui forment l’enveloppe physique des espaces publics. »
Bernard HUET » Espaces publics, espaces résiduels «
Biographie de Bernard HUET
*** Bernard Huet, était l’un des réformateurs de l’enseignement de l’Architecture en France. Il a été aussi trop brièvement redacteur en chef de la célèbrissime revue » l’Architecture d’Aujourd’hui ».
Né à Qui-Nhon (Vietnam) en 1932, Bernard Huet fait ses études d’architecture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (DPLG en 1962) et les poursuit au Politecnico de Milan et à l’Université de Pennsylvanie, à Philadelphie, sous la direction de Louis Kahn et où il obtient le titre de Master of Architecture en 1964.
De 1967 à 1998, il enseigne la théorie et le projet à l’Ecole d’Architecture de Paris Belleville, tout en étant invité dans de nombreuses écoles étrangères, en Italie, en Suisse, aux Etats-Unis ou en Belgique. Bernard Huet assure également plusieurs missions d’expertises auprès de l’UNESCO en Côte d’Ivoire pour la construction d’établissements scolaires (1970), pour la sauvegarde de Venise (1978-1980) et auprès de la Ville de Rotterdam, pour le projet « Kop Van Zuid » (aménagement de la zone portuaire) de 1990 à 1997. En 1998 et 99, il a assuré les fonctions d’architecte conseil de la Ville de Lyon. Il ouvre sa propre agence en 1982 et réalise de nombreux projets d’aménagement urbain : la Place Stalingrad, ou l’avenue des Champs Elysés à Paris, la Place de la Liberté à Brest, l’aménagement des Lices et du Vigan à Albi, la Piazza Verdi à Trieste (Italie).
Bernard Huet est mort en septembre 2001 en laissant inachevé le parc du Vingt-sixième Centenaire de Marseille actuellement en cours de fintion .
En architecture on lui doit le Centre d’Art et de Culture La Ferme du Buisson à Noisiel, la restructuration du Collège de France à Paris, des logements à Burano (Italie), sur le parvis de la Cathédrale à Amiens ou encore une résidence étudiante à Orléans.
Bernard Huet eut l’occasion de donner forme aux idées qu’il défendait depuis toujours concernant la ville et l’espace public en aménageant(ou en réaménageant) à Paris le quartier Stalingrad, les Champs-Élysées et le parc de Bercy. Porté par sa victoire dans le concours pour le parc de la Villette, grâce à un projet faisant référence aussi bien à Barthes à Derrida ou à Godard qu’aux architectes constructivistes des années vingt,
Henri Gaudin disait de lui « C’était un très bon pédagogue, qui a réhabilité l’histoire, la sociologie et la pensée dans l’enseignement de l’architecture. Il a aussi beaucoup contribué à ce que moins de violences soient faites à la ville ».
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